La famille samat colon morondava

Les premiers colons du Menabe sont Réunionnais : SAMAT, GREVE...

Le 06/05/2020 0

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L'installation des premiers colons en territoire Sakalava Menabe date de la deuxième moitié du 19ème siècle.

Originaires, pour la plupart de La Réunion, les premiers colons installés en territoire Sakalava se sont établis à Nosy Miandroka, Lovobe, Andalanda, Taolampia et Lamboharama, pour exploiter des domaines agricoles et pratiquer l’élevage.

Leo SAMAT, H. GREVE, PEPIN et Eugène JEAN-BAPTISTE sont les premiers arrivants. Ils épousèrent des femmes malgaches, eurent beaucoup d’enfants, qu'ils élevèrent dans la foi catholique.
 

Reunionais de mva 2

Léo-Philippe SAMAT, le Pionnier

En 1867, SAMAT écrit : « Le Menabé (...) est beau et très fertile. Il se récolte beaucoup de riz, de voèmes (variété de haricots), d’arachides, manioc, patates, bananes et cannes à sucre en grande quantité. Ses produits sont en miel, cire, bois d’ébène, de palissandre, de rose, de santal, orseille6. Les bœufs sont nombreux et magnifiques. J’ai traité pendant le séjour de cinq ans que j’y ai fait cinq cent bœufs pour une maison de commerce de Bourbon, ce sont les plus beaux qui y sont venus, soit de cette côte ouest, ou de la côte-est »


Dans son domaine situé aux environs d’Andakabe, il plante un certain nombre de cultures tropicales : canne à sucre, manioc, patates, mais, arachides, manguiers, canneliers, citronniers. Sa propriété renferme en outre un vaste jardin potager avec tous les légumes de France : pommes de terre, carottes, navets, radis, betteraves, choux-raves et choux-fleurs, choux pommés, épinards, oseille, haricots, lentilles, ail et oignons, diverses salades, des aromates comme le persil, thym, cerfeuil…
Un colon aux multiples savoir-faire

Principal colon français, établi sur la côte Ouest, Léo SAMAT dominera, par son dynamisme, durant une quarantaine d'années le paysage économique et politique de l’époque. Agent des messageries maritimes, représentant de plusieurs établissements commerciaux, membre actif de la chambre de commerce et des affaires agricoles, il est également conseiller des chefs Sakalava, avec lesquels il avait noué des alliances et serments de sang.


Le père SAMAT, comme l’appelle familièrement les gens du Ménabe, fut en outre Correspondant du Gouvernement Général. En 1896, le récit consacré au Voyage du Général Galliéni durant 5 mois autour de Madagascar rapporte que : « Samat est établi à Madagascar depuis plus de trente-trois ans.Il est donc avec M. J. Bonnemaison de Tamatave le doyen des colons français. Mais notre compatriote ne se contente pas de cette doyenneté ; il est en outre le plus sérieux des colons de la côte Ouest, consacrant toute son activité depuis nombre d’années non seulement à la colonisation d’exploitation, mais aussi à la colonisation de peuplement. Et M. Samat a aussi bien réussi dans l’une que dans l’autre.
Absolument célibataire à son arrivée dans le Menabe, le correspondant du Gouvernement général est aujourd’hui à la tête de près de trois douzaines d’enfants vivants, filles pour la plupart, et dont quelques-unes sont assez blanches. »


Leo-Philippe SAMAT décèdera en 1906 à Morondava à l’âge de 59 ans. Sa nombreuse descendance contractera des alliances avec les principales familles sakalava, comorienne et européenne du cru, parmi lesquelles figurent notamment les MAHONJO et HADJEE.

Légion d'honneur

Samat inscrit au Panthéon de la Légion d'Honneur

En 1897, le General Galliéni le nomme Commissaire du Gouvernement aux Affaires indigènes.


Son rôle central dans le conflit franco-hova de 1885, la pacification du Menabe et la mise en valeur de la colonie lui valurent d’être décoré de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1898.


Léo-Philippe SAMAT est né à Saint-Denis de La Réunion en 1847. Si une partie de la nombreuse descendance de SAMAT est éparpillée dans le monde à l'instar notamment de la branche THEMISTOCLE SAMAT, d'autres sont toujours installés dans leur fief d’Andakabe.
GRECS, INDIENS, ANGLAIS, LIBANO-TURCS, CREOLES FONT SOUCHE A MORONDAVA


Dans les années 1880, la colonie voit l'accroissement de sa population avec l'arrivée de nouveaux migrants européens ou assimilés dans la région. La majeure partie des étrangers sont des négociants Indiens, viennent ensuite les commerçants Grecs, qui, pour la plupart tiennent des débits de boisson et des magasins alimentaires. Parmi ceux-ci, citons : les frères SELOTOPOULOS, SPYROPOULOS, VASSILACOPOULO, les frères TERTIPIS, Savas PAPPAS.


Sont également recensés : un Allemand, un Luxembourgeois et un Italien ; quelques prospecteurs Américains et Anglais installés à Miandrivazo. Parmi ces derniers, on retrouve FRITZ PATRICK, dont la descendance est toujours présente à Morondava. Quelques pasteurs Norvégiens, qui ont installé aux environs de Morondava, à Bethela, une église et des écoles ; des Zanzibarites et enfin des Turcs composent la colonie étrangère.
S'agissant de la petite communauté libano-turque figure AKOURI, employé de commerce à Morondava.


En 1888, Morondava compte 633 habitants, dont une dizaine de Français, exerçant les professions de blanchisseuses, de charpentiers ou de colons : BERTHIER, DAMOUR, FAVREAU, FURSY, GAETAN, JOACHIM, LAGARDE, les frères PARGAS, PIRAME. La plupart sont créoles de La Réunion. Quelques-uns ont fait souche à Morondava et on peut encore retrouver certains de leurs descendances dans le quartier d'Andakabe en particulier.

 

Sources : journal L'Univers de 1890 ; rapport du Gouvernement général de Madagascar et Dépendances 1900 ; La Revue de Madagascar 1904...

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