Greve grandidier

H. GREVE, figure légendaire de la botanique de Madagascar

Le 07/05/2020 0

Dans SOCIETE

Infatigable observateur de la Nature et collectionneur de talent de végétaux de toutes sortes, GREVE est une figure légendaire. 

Mimosa de morondava

Un passionné d'histoires naturelles

Madagascar en général et le Menabe en particulier a toujours attiré bon nombre d'explorateurs botanistes et de passionés des sciences naturelles. Parmi les premiers venus en terre Menabe, il y a le Bourbonnais GREVE. Il s' établit à Taolampia, situé aux environs de Morondava, pour y exploiter un domaine agricole et faire de l’élevage. Il y fera souche en épousant la fille d’un chef Sakalava, avec qui il aura de nombreux enfants. Son voisin le plus proche est son compatriote Leo-Philippe SAMAT.

H. GREVE, dont le père est collectionneur, taxidermiste et préparateur au Museum d’Histoires Naturelles de La Réunion, est passionné lui aussi par cette science. En 1865, il débarque à Madagascar pour accompagner deux naturalistes hollandais de renom, Louis POLLEN et Douwe VAN DAM, afin de les assister dans leurs explorations du Nord-Ouest de Madagascar pour le compte du Museum des Pays-Bas.

A la fin de la prospection, qui dura deux années, GREVE décide de rester. Sa descendance est toujours installée dans le quartier de Tanambao à Morondava.

20 ans de collaboration avec le Museum National d'Histoires Naturelles

Durant ses ballades en forêt, GREVE rassemble patiemment fleurs, feuilles, plantes, graines. Il identifie jour après jour, des espèces inconnues et non encore répertoriées. Il consigne, années après années,ses observations et constitue des herbiers remarquables. Sa collection ainsi que ses nombreuses études et travaux font, aujourd’hui encore, autorité tant auprès de nombreux naturalistes internationaux, qu’au sein du prestigieux Museum National d’Histoires Naturelles de Paris. GREVE collabore avec plusieurs éminents membres de cette institution, dont le zoologiste Henri MILNE-EDWARDS et le naturaliste français Alfred GRANDIDIER, auteur de L'Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar.

Durant plus de 20 ans,  GREVE adressera à son ami des échantillons de plantes et d’animaux qu’il récolte dans la région de Morondava ainsi que des ossements de fossiles, dont ceux de tortues géantes et de crocodiles trouvés à Ankevo et Belo.

Mimosa mva

Collection greve 1

La Science perd un grand collectionneur

A la fin du 19ème, l'insécurité est grande dans la région du Menabe du fait de la guerre franco-hova. En janvier 1898, les Hovas attaquent le village de Taolampia et arrêtent le botaniste. Il est conduit prisonnier au Fort de Mahabo, où il y sera exécuté quelques jours plus tard.

Les journaux de l'époque, « Le Temps » en son édition du  27 avril 1895, "L'Univers" et « La Liberté » du 1er mai 1895 relateront les circonstances de la dispartition de GREVE et la fuite de sa famille vers Morondava.

A l’annonce de sa mort, Alfred GRANDIDIER déclarera, lors de sa séance du 30 avril 1895 des naturalistes du Museum,  « la Science perd en lui un habile et utile collectionneur qui nous a rendu de grands services et qui, s’il avait vécu nous en aura rendu de plus grands encore. (…) Le Muséum est redevable d’un grand nombre d’objets précieux ».

GREVE contribua notamment à l’ouvrage relatif à l’Histoire Naturelle des plantes de Madagascar. 

 

Les travaux de GREVE, un héritage précieux pour la biodiversité

En 2017, le Museum numérise et met en ligne des images de plus de 6 millions de planches d’espèces bontaniques, arrivées du monde entier et rassemblées au fil des siècles et des expéditions.

Il s’agit du plus grand herbier du monde et de la plus importante collection des spécimens de plantes, d’espèces d’algues et de champignons constitués depuis la création du Jardin royal des plantes médicinales en 1635 ; soit 385 ans d’activité botanique accessible gratuitement au grand public.

Y sont répertoriés des centaines de plantes vasculaires provenant de l’herbier et de la collection de GREVE.

C’est ainsi que des données, observées et décrites avec précision par un colon créole de Morondava, transmises au Museum il y a plus de 120 ans, devient un matériel indispensable et un héritage précieux compte tenu des changements en matière de biodiversité végétale.

 

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