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La rivière Morondava a eu plusieurs noms

 

C’est le Père jésuite Luiz Mariano, qui, au cours d’une nouvelle expédition portugaise sur la côte ouest de Madagascar, découvre en 1623 la rivière et la baptise Manaputa. C’est ainsi qu’elle figure sur les premières cartes de navigation.

Le fleuve Tsiribihina est désignée par « Mané » et la rivière Kabatomena comme « Sauré ».

En 1668, elle est citée comme la Rivière des Sakalaves, puis au fur et à mesure des explorations des géographes sous le nom de Morandavo en 1716 ; ou comme Moranda ou Mouroundave en 1765.

1634-Carte de nosy miandroka

Morondava était une escale commerciale connue et dynamique

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Goélettes dans le port 1933

Le royaume du Menabe et les traitants étrangers entretiennent des relations commerciales depuis le 17ème siècle. Les commerçants islamisés, qui font du cabotage dans le Canal du Mozambique désignent par Morondava le groupe de villages : Nosy Miandroka (île où s’amassent les débris), Lovobe (la grande baie), Ambodrona (pleins de roseaux et de joncs) et Andakabe, édifiés le long de chaque bras du fleuve avant que celui-ci de se jette dans la mer. On y échange des cotonades, des peaux de zébus... contre des armes à feu et des munitions, dont l’activité était à la fin du 18ème siècle florissante

Au 19ème siècle, Morondava se transforme en un point de débarquement des esclaves Makoa, une ethnie originaire du Mozambique, et de transit avant leur ré-expédition vers le Sud-Ouest et à l’intérieur des terres.

Plus tard au début des années 1900, les navires de fort tonnage mouillent à environ un mille au large. Les marchandises sont embarquées dans les goélettes mouillées ou échouées dans le lagon parallèle a la mer qui forme un bassin intérieur asséché à marée basse et accessible à marée haute à des voiliers de 20 tonneaux. Ces goélettes profitent de la marée montante pour franchir la passe et transborder leur chargement sur les navires. Et, des services maritimes, appartenant à la Compagnie des Messageries Maritimes, dont Léo SAMAT en est le représentant, rallient même chaque mois les ports de Morondava jusque Majunga embarquant courriers et passagers.

Un rapport de 1906 indiquera même que "Morondava est une escale du paquebot postal de la côte Ouest. Il se trouve au débouché des régions agricoles de Mahabo, Malaimbandy, Mandabe et Morondava, et compte 650 habitants. (...) Morondava est assez bien approvisionné en volailles, en viande fraîche et en poisson. Le gibier abonde aux environs et les légumes d'Europe y poussent très bien pendant là saison sèche, à condition de les cultiver sur les bords de la Morondava, à une distance de 4 kilomètres environ de la ville. La population est alimentée en eau douce par des puits creusés dans le sable et par le canal de la Morondava. A Morondava on trouve un bureau des postes et télégraphes ouvert aux mandats intérieurs, internationaux et aux colis postaux, un médecin, une infirmerie, des épiceries bien achalandées, des marchands divers, un marché."

Un chemin de fer reliait Morondava à Mahabo

Une voie longue de 60 km environ est construite afin d’acheminer les produits depuis Mahabo vers le port de Morondava. Les travaux de terrassement débutent en 1924. Une quinzaine de km de voies sont posées en 1926. La ligne est ouverte en 1936 par les Gites Minéraux de Madagascar (GMM). A son lancement, le projet a suscité bien des polémiques, et défrayé les chroniques de l’époque. Certains colons pensant qu’une voie carrossable et la construction de quais fluviales le long du fleuve Tsiribihina auraient été plus utiles et rentables pour transporter en particulier les productions de tabac et de coton.

Aussitôt terminé, le chemin de fer est démonté, puis remonté dans le couloir d’Itempolo pour permettre l'évacuation du charbon de la Sakoa. Lorsque le projet d’exploitation du gisement est abandonné, les rails sont à nouveau redémontés et transportés sur la côté Nord-Est pour y transporter cette fois des grumes. Certains sont allés jusqu’à dire pour y rouiller suite à l’abandon du projet d’exploitation forestière.

Les premiers colons du Menabe étaient Créoles de La Réunion

L'installation des premiers colons en territoire Sakalava date de la deuxiègrave;me moitié du 19ème siècle. Originaires, pour la plupart de l'île de La Réunion voisine, ils se sont établis à Nosy Miandroka, Lovobe, Andalanda, Taolampia et Lamboharama, pour exploiter des domaines agricoles et pratiquer l'élevage. Leo-Philippe SAMAT, H. GREVE, PEPIN et Eugène JEAN-BAPTISTE sont les premiers arrivants. Ils ont pris pour épouse des femmes malgaches et eurent beaucoup d'enfants.

Dans les années 1880, la colonie voit accroître sa population avec l'arrivée de nouveaux migrants européens ou assimilés. La majeure partie des étrangers sont constitués de commerçants Indiens, viennent ensuite les commerçants Grecs, qui, pour la plupart tiennent des débits de boissons et des magasins alimentaires. Parmi ceux-ci, citons :les frères SELOTOPOULOS, SPYROPOULOS, VASSILACOPOULO, les TERTIPIS et les Savas PAPPAS.

Sont également recensés un Allemand, un Luxembourgeois et un Italien ; des prospecteurs Américain et Anglais installés à Miandrivazo. Parmi ces derniers, on retrouve FRITZ PATRICK dont la descendance est toujours présente à Morondava. Quelques pasteurs Norvégiens, venus évangeliser l'Ouest, se sont installés aux environs de Morondava, à Bethela, où ils ont bâti une église et des écoles. Des Zanzibarites, des Comoriens et enfin des Turcs représentent la colonie étrangère établie à Morondava et ses environs.  S'agissant de la petite communauté turque, laquelle compte 5 membres, figure Joseph AKOURI, employé de commerce à Morondava, qui deviendra conseiller municipal lorque la ville sera érigée en commune. En 1888, Morondava compte 633 habitants, dont une dizaine de Français exerçant les professions de blanchisseuses, de charpentiers ou de colon : BERTHIER, DAMOUR, FAVREAU, FURSY, GAETAN, JOACHIM, LAGARDE, les frères PARGAS, PIRAME. Beaucoup sont originaires de La Réunion et ont fait souche à Morondava, où leurs descendances vivent dans les quartiers d'Andakabe.

PORTRAIT : Léo-Philippe SAMAT, le pionnier

La famille samat

En 1867, Samat écrit : « Le Menabé (...) est beau et très fertile. Il se récolte beaucoup de riz, de voèmes (variété de haricots), d’arachides, manioc, patates, bananes et cannes à sucre en grande quantité. Ses produits sont en miel, cire, bois d’ébène, de palissandre, de rose, de santal. Les bœufs sont nombreux et magnifiques. J’ai traité pendant le séjour de cinq ans que j’y ai fait cinq cent bœufs pour une maison de commerce de Bourbon, ce sont les plus beaux qui y sont venus, soit de cette côte ouest, ou de la côte-est »

Principal colon français, établi sur la côte Ouest, Léo SAMAT est une figure importante et incontournable du paysage économique et politique de l’époque. Agent des messageries maritimes, représentant de plusieurs établissements commerciaux, conseiller des chefs Sakalava et lié avec certains d’entre eux par le sang, membres de la Chambre de Commerce et d’Agriculture, SAMAT est d’abord un colon.

Dans son domaine situé aux environs d’Andakabe, il plante un certain nombre de cultures tropicales : canne à sucre, manioc, patates, mais, arachides, manguiers, canneliers, citronniers. Sa propriété est un vaste jardin potager avec tous les légumes de France : pommes de terre, carottes, navets, radis, betteraves, choux-raves et choux-fleurs, choux pommés, épinards, oseille, diverses salades, des aromates comme le persil, thym, cerfeuil… Mais le "père" SAMAT, comme l’appelle familièrement les gens du Ménabe, n'est pas que cultivateur. Il est aussi Correspondant du Gouvernement Général.

En 1896, le récit consacré au Voyage du Général Galliéni durant 5 mois autour de Madagascar rapporte que « Samat est établi à Madagascar depuis plus de trente-trois ans. Il est donc avec M. J. Bonnemaison de Tamatave le doyen des colons français. Mais notre compatriote ne se contente pas de cette doyenneté ; il est en outre le plus sérieux des colons de la côte ouest, consacrant toute son activité depuis nombre d’années non seulement à la colonisation d’exploitation, mais aussi à la colonisation de peuplement. Et M. Samat a aussi bien réussi dans l’une que dans l’autre. Absolument célibataire à son arrivée dans le Ménabé, le correspondant du Gouvernement général est aujourd’hui à la tête de près de trois douzaines d’enfants vivants, filles pour la plupart, et dont quelques-unes sont assez blanches. »

En 1897, le Gal Galliéni le nomme Commissaire du Gouvernement aux Affaires indigènes. Son rôle central dans le conflit franco-hova de 1885, la pacification du Menabe et la mise en valeur de la colonie lui valurent d’être décoré de la croix de Chevalier de la légion d’honneur en 1898.

Leo-Philippe SAMAT est né à Saint-Denis de La Réunion en 1847. Sa très nombreuse descendance est installée dans le quartier d’Andakabe, Morondava.

Le Menabe fut un bastion de la rébellion Sakalava

Gouverneur hova mahabo

Maison du Gouverneur Merina de Mahabo

Popote legion

Popote des officiers

Fort morondava

Fort de Morondava

Lorsque le Général Galliéni débarque à Madagascar - déclarée possession française - en 1896, sa première préoccupation est de vaincre les mouvements insurrectionnels, en Imerina d'abord, puis dans les autres régions ensuite en pays Sakalava.

Les premières opérations militaires pour conquérir le Menabe débute en 1897, en particulier dans la vallée de la Tsiribihina, considérée comme un bastion de l'indépendance sakalava. Dès le début, le roi  Toera opposera aux militaires français ue farouche résistance et leur donnera bien du fil à retordre. Il tombera à Ambiky, piégé et trahi par son frère de sang ; tous les Sakalava qui l'accompagnèrent furent  massacrés par le commandement français avec une cruauté gratuite. Cet acte entraînera un  soulèvement général, qui embrasera tout le Menabe, sous la conduite du chef Inguereza, frère du défunt roi. La résistance aura duré six longues années, jusqu'en 1903. 

Le Protectorat français est instauré en 1904 et Morondava deviendra un poste militaire avancé.

Le 16 juillet 1932, le Gouverneur Général de la Colonie décide, par arrêté, de créer la commune de Morondava, puis de l'ériger en municipalité élue le 6 juin 1939.

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Guerriers sakalava
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